27 janvier 2023
En rédigeant ces perspectives pendant la période de Noël, après avoir indiqué une variété d’émissions inspirées de Conte de Noël, j’ai une vision plutôt dickensienne des marchés, intégrant les leçons du passé, la capacité d’agir dans le présent, et les occasions et risques que présente l’avenir. (En pensant aux gains du marché, je citerais également Oliver Twist : « J’en voudrais encore, monsieur, s’il vous plaît ».)
Pour pousser plus loin l’analogie littéraire, je suis tenté de citer la première ligne de Le Conte de deux cités lorsque je pense aux marchés canadiens à la veille de 2023 : « C’était le meilleur et le pire des temps ». Si le rendement décevant des marchés mondiaux en 2022 peut facilement être considéré comme « le pire des temps », l’occasion d’acheter des entreprises de qualité à des valorisations réduites rend également le début de 2023 plus proche du « meilleur des temps ».
À propos de 2022, je noterai brièvement que, mathématiquement parlant, le TSX a manqué les attentes, enregistrant une baisse de -5,8 %, contre un rendement annuel moyen à long terme de 8,7 % depuis 1980. Cette baisse s’explique par le fait que la guerre, l’inflation, le resserrement quantitatif, les valorisations de la haute technologie et les hausses de taux d’intérêt ont amené les investisseurs à réévaluer leurs avoirs en actions, car ils craignaient que chacun de ces risques ne réduise la croissance économique et la rentabilité des entreprises. Le rendement annuel ne reflète pas le fait que les bénéfices du TSX ont augmenté d’environ 8,5 % au cours de l’année. Toutefois, le ratio cours/bénéfice de ces bénéfices est tombé à son plus bas niveau depuis les profondeurs de la crise financière mondiale. Pour les investisseurs qui craignent d’acheter des actions « au pic » ou à des valorisations tendues, l’année 2022 nous a donné une merveilleuse occasion, et nous pensons que nous avons déjà dépassé le plus haut niveau de pression liée aux taux d’intérêt sur les valorisations boursières.
Malgré ses retours négatifs, le TSX s’est raisonnablement bien porté sur une base relative, affichant un rendement supérieur aux principaux indices américains par une large marge et un rendement conforme aux marchés mondiaux en général. Le Canada a été aidé par la force de nos entreprises de ressources naturelles (particulièrement l’énergie), et par le fait que nos hausses de taux d’intérêt semblent plus proches de la fin de leur cycle que celles des États-Unis et de l’Europe. Bien que le Canada ait des défis à relever, notamment en ce qui concerne l’endettement personnel lié à notre marché de l’habitation, notre système financier est bien capitalisé, nos citoyens ont un niveau d’épargne élevé pour soutenir la consommation et la réduction de la dette, et à son ratio cours/bénéfice de ~12x, le TSX se négocie à un niveau de valorisation très modéré par rapport aux autres marchés.
Même si l’économie canadienne devra s’adapter à des taux d’intérêt plus élevés, la question pour les investisseurs n’est pas de savoir si un événement particulier se produira, mais plutôt si les marchés ont surévalué ou sous-évalué son occurrence. Pour citer un exemple clé, l’indice du secteur financier canadien est en baisse d’environ 12 %, car les investisseurs croient que les pertes sur prêts nuiront considérablement aux bénéfices des banques canadiennes. Nous reconnaissons que cela est possible, mais nous considérons que ce point de vue est trop pessimiste et nous nous attendons à ce que les pertes sur prêts restent modérées. Les principaux fonds canadiens ont surpondéré et ajouté à ce secteur, et certaines banques se négocient à des niveaux de valorisation proches de ceux observés au plus fort de la pandémie, en mars 2020. Cette toile de fond nous fait penser que les risques sont trop fortement valorisés dans les actions des banques canadiennes.
De plus, avec les défis géopolitiques qui régissent le présent et les risques politiques susceptibles d’être plus élevés à l’avenir, nous, Canadiens, sommes susceptibles de négliger les avantages internes évidents du Canada. Exportateur net de produits agricoles, d’énergie et de métaux, et doté de l’un des meilleurs profils démographiques des marchés développés, le Canada est bien placé pour résister, et peut-être même profiter, des facteurs géopolitiques qui mettent à mal d’autres grands marchés.
C’est Yogi Berra (rarement confondu avec Charles Dickens) qui a déclaré : « Il est difficile de faire des prédictions, surtout pour ce qui est de l’avenir ». Je suis d’accord, mais les précédents historiques donnent quelques raisons d’être optimiste pour les marchés canadiens à l’horizon 2023. Le premier est le fait que les actions ont tendance à monter et que, depuis 2000, les marchés canadiens n’ont enregistré qu’une seule fois deux années consécutives de baisse, lorsque le mauvais cocktail de guerre, de récession et de surévaluation technologique a fait chuter l’indice en 2001 et 2002.
Bien que nous prévoyions un ralentissement de la croissance de l’économie mondiale, les changements de politique en Chine autour de sa réouverture permettent d’espérer que les entreprises de produits de base, tant dans le secteur de l’énergie que dans celui des métaux, connaîtront un contexte positif en 2023. Bien que d’autres secteurs pourraient subir une pression sur les bénéfices, certains Canadiens réduisant leurs dépenses en raison de la hausse des coûts du logement, si les sociétés des secteurs des finances, de l’énergie et des matériaux (près de 60 % de notre indice combiné) bénéficient d’un contexte d’exploitation raisonnable en plus de leurs valorisations positives, les actions canadiennes globales devraient connaître une bien meilleure année 2023.
Par le passé, tant que la décélération de la croissance mondiale a été une cause d’inversion ou de modération de la hausse des taux d’intérêt, le marché boursier canadien s’est raisonnablement bien porté. Pour citer un exemple récent, après une année 2018 difficile sur les marchés, où la croissance mondiale a ralenti mais où les pressions sur les taux d’intérêt se sont également atténuées, le TSX a enregistré des rendements proches de 22,9 %. Si nous pensons qu’un ralentissement économique est probable en 2023, les valorisations boursières en ont déjà tenu compte dans leur réflexion et, à mon avis, offrent une plus grande chance de surprise positive que négative.
Dans l’ensemble, nous sommes constructifs à l’égard des actions canadiennes pour 2023, particulièrement sur une base relative par rapport aux autres marchés développés. Dans leur vie personnelle aussi bien que financière, nous souhaitons à tous nos clients une année 2023 pleine de joie et de succès.
Kevin McSweeney est vice-président principal et gestionnaire de portefeuille chez Gestion mondiale d’actifs CI et chef des actions canadiennes. Il a commencé sa carrière dans le secteur des services financiers en 2000 en tant qu’économiste financier à Finance Canada avant de rejoindre la Banque Scotia où il a occupé divers postes, notamment dans la gestion des risques de crédit d’entreprise. Depuis août 2008, il a occupé divers postes à responsabilités croissantes au sein de Placements CI, en commençant par l’équipe des prêts à haut rendement et à effet de levier en tant qu’analyste des investissements, avant de devenir gestionnaire de portefeuille. En 2016, il a rejoint l’équipe des actions en tant que gestionnaire de portefeuille spécialisé dans les infrastructures et l’immobilier. Il gère des actifs dans une variété de mandats nationaux et internationaux, y compris les fonds d’actions canadiennes et équilibrés, les fonds de revenu et de dividendes, et les infrastructures et les actifs réels. Kevin est titulaire d’un baccalauréat de l’Université St. Mary’s, d’un MBA de l’Université Dalhousie et d’une variété de titres professionnels, y compris une Futures Licensing et une Options Licensing, et est titulaire d’un titre de CFA. Il a reçu diverses distinctions professionnelles, notamment le prix Lipper du meilleur fonds d’infrastructure au Canada pour chacune des années 2019, 2020 et 2021, et le prix « Top Gun » de Brendan Wood, décerné par les professionnels canadiens des services financiers.
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