25 novembre 2022
La 27e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, communément appelée COP27, vient de prendre fin en Égypte. Les plus récentes projections du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) montrent que la Terre est en passe de subir un réchauffement de plus de 2,5 °C1. Ce chiffre est bien supérieur au 1,5 °C que les scientifiques jugent nécessaire pour éviter les points de bascule dangereux et bien supérieur à l’engagement de 2 °C pris dans le cadre de l’Accord de Paris.
Beaucoup y verraient une raison de perdre espoir. Selon le premier ministre des Bahamas, Philip Davis, puisque 80 % de son pays se trouve à moins de trois mètres au-dessus du niveau de la mer, si on n’atteint pas un réchauffement de 1,5 °C, « soit nous serons des réfugiés climatiques, soit nous nous retrouverons dans des tombes au fond de l’eau ».
Les enjeux sont élevés et la coordination mondiale peut souvent sembler douloureusement lente, surtout lorsqu’elle s’appuie sur des modèles de consensus pour établir des traités comme dans le cas de la COP27.
Consensus!
Pensez à quel point il est difficile de parvenir à un consensus au sein d’une famille. Pouvez-vous imaginer essayer de faire cela avec plus de 180 pays différents du monde entier?
Bien que nous partagions tous la même atmosphère, de plus petits groupes de volontaires peuvent progresser. C’est exactement ce qui se passe à la COP. La conférence a commencé avec un petit groupe de représentants gouvernementaux de chaque pays et la participation a maintenant atteint plus de 45 000 personnes provenant de nombreuses organisations différentes, y compris des sociétés et la société civile. La conférence est également l’occasion de créer des réseaux et d’échanger des idées dans divers domaines. Il s’agit de la « Coalition de personnes de bonne volonté ».
Dans tout mouvement, il y a des réfractaires. Il s’agit de représentants d’autorités en place ou de personnes qui se tiennent à l’écart et refusent tout changement (on pense notamment au président russe Vladimir Poutine). La Coalition de personnes de bonne volonté, elle, agit en tant qu’actrice du changement.
Ironie du sort, la guerre de Poutine a eu pour effet d’accélérer la course aux technologies renouvelables en mettant de l’avant l’importance de la sécurité énergétique. À court terme, la suppression de l’approvisionnement de la Russie en combustibles fossiles signifie que nous assisterons à une augmentation de l’utilisation du nouveau charbon et du gaz naturel liquéfié (GNL). À long terme, les gouvernements sont désormais encore plus incités à investir. L’électricité issue de sources renouvelables est désormais la source d’électricité la moins chère dans 90 % du monde2, avec une empreinte écologique bien inférieure à celle des combustibles fossiles. Une grande partie de ces investissements sera consacrée aux énergies renouvelables.
Cette Coalition de personnes de bonne volonté introduit les changements technologiques nécessaires dans un grand nombre de secteurs, notamment les véhicules électriques, les pompes à chaleur, l’hydrogène et les technologies de stockage de l’énergie. La révolution énergétique est à nos portes!
Climate Trace, une source de données tierce crédible sur les émissions mondiales, a été annoncée cette année lors de la COP27. Il s’agit d’un outil révolutionnaire qui aidera les investisseurs à mieux comprendre le profil d’émissions de chaque industrie jusqu’au site du projet.
La COP27 se concentre en grande partie sur les économies émergentes. Celles-ci ont contribué pour moins de 2 % à la quantité actuelle de carbone dans l’atmosphère, mais elles doivent supporter une grande partie du fardeau en matière de risques climatiques. Pour la première fois, la question des « pertes et dommages » a fait l’objet de débats lors de la conférence. Ce terme recouvre la « perte » de vies et de cultures et les « dommages » causés par les catastrophes climatiques.
Cette année seulement, il y a eu plus de 29 catastrophes dont les dommages ont dépassé 1 milliard de dollars. Les conséquences des inondations au Pakistan cet été ont été estimées à plus de 30 milliards de dollars américains3. Comment les « pertes et dommages », en particulier pour les pays en développement, seront-ils assumés? La COP27 a entamé ces discussions de manière officielle pour la première fois. Le Danemark a été le premier pays à offrir un financement pour les pertes et les dommages – 100 millions de couronnes – suivi par l’Écosse qui a offert un montant symbolique d’un million de livres.
La Coalition de personnes de bonne volonté lance un appel à des niveaux d’investissement sans précédent. L’ONU estime actuellement que plus de 32 billions de dollars américains seront nécessaires au cours de la prochaine décennie4 pour atteindre les objectifs et les cibles définis dans l’Accord de Paris.
Les obligations vertes financeront une grande partie de cet investissement. Les obligations vertes sont des instruments à revenu fixe qui financent ou refinancent les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, les transports propres, les bâtiments écologiques et d’autres projets écologiques.
Étant donné que les rendements en vigueur ont augmenté de façon marquée (par exemple, le rendement du Trésor américain à 10 ans oscille autour de 4 % et les obligations de sociétés de catégorie investissement rapportent entre 5 % et 6 %), les titres à revenu fixe traditionnels peuvent maintenant être considérés comme des investissements attrayants. Cela est particulièrement vrai par rapport au contexte de rendement peu élevé que nous avons connu pendant la majeure partie de la dernière décennie.
Les obligations vertes offrent des rendements et des caractéristiques de risque comparables à ceux d’autres instruments à revenu fixe avec l’avantage supplémentaire de financer des projets qui permettent de progresser vers la durabilité environnementale.
Pour toutes ces raisons, nous sommes fiers d’avoir récemment lancé le Fonds d’obligations vertes mondiales CI et de pouvoir participer à des investissements qui s’attaquent de manière considérable aux changements climatiques. Par exemple, le Fonds d’obligations vertes mondiales CI prend des positions sur l’émission d’obligations vertes d’Apple qui investira dans Elyse (une société qui développe des technologies de fusion d’aluminium sans carbone), des projets d’énergie renouvelable et la séquestration du carbone.
Apple estime que ses projets financés par des obligations vertes ont permis des réductions de près de 2 millions de tonnes d’équivalent CO₂ par an. Le fonds détient également des positions dans les obligations vertes de l’Ontario, dont le produit est utilisé pour financer des projets de transport en commun propre, notamment la ligne 5 Eglinton et la ligne Ontario du métro. Le programme estime qu’il permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 530 000 tonnes (équivalent CO₂) par an d’ici 2030.
Nous souhaitons apporter de la valeur de deux manières. Tout d’abord, en tirant parti de notre équipe interne chargée des taux et du crédit au niveau mondial. Deuxièmement, en mettant l’accent sur les émetteurs qui financent des projets finaux qui répondent à la crise en matière de développement durable. Ainsi, nous préférons les émissions avec une estimation démontrée, importante et mesurée des réductions annuelles d’émissions de GES.
Investir est une décision fondamentalement optimiste. Vous investissez parce que vous croyez en l’avenir et vous investissez pour assurer cet avenir. Les investisseurs élargissent de plus en plus la portée de ce qu’ils considèrent comme un « avenir sûr » pour y inclure des considérations climatiques. Nous croyons que les obligations vertes représentent cet idéal en permettant aux investisseurs de participer directement au financement de projets qui contribueront à atteindre nos objectifs climatiques et à assurer l’avenir de la Terre.
Êtes-vous prêt à vous joindre à la Coalition de personnes de bonne volonté?
1 Perspectives énergétiques mondiales 2022 de l’AIE, octobre 2022
2 Rocky Mountain Institute (RMI), basé sur les données de BloombergNEF, Solargis, le National Renewable Energy Laboratory (NREL), la Banque mondiale, Carbon Brief, Nature Energy et l’Agence internationale de l’énergie (AIE). La présentation se trouve ici.
3 Groupe d’experts de haut niveau des Nations Unies (ONU)
4 Feuilles de route du financement pour la Course au taux zéro
Bonnie a rejoint Gestion mondiale d’actifs CI en 2014 et possède plus de 6 ans d’expérience dans le secteur financier. Elle est membre de l’équipe des titres à revenu fixe et se concentre sur les instruments mondiaux à revenu fixe écologiques. Avant de se joindre à CI, Bonnie a travaillé à l’ambassade du Canada à Pékin en tant qu’économiste rédigeant des articles de recherche sur les questions de politique du secteur fiscal et financier en Chine, y compris l’endettement des gouvernements locaux, les risques macroéconomiques et la politique agricole. Bonnie est titulaire d’une maîtrise en économie et en études asiatiques de l’Université de Toronto et d’un baccalauréat spécialisé en économie de l’Université d’Ottawa avec grande distinction. Elle détient également le titre d’analyste financière agréée (CFA) et le certificat CFA en investissement responsable (environnemental, social et gouvernance).
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