29 mars 2023
La bataille entre le ralentissement de l’activité économique globale et l’inflation tenace continue de faire rage dans la plupart des régions du monde. Les banques centrales de ces régions ont fortement augmenté les taux à court terme au cours de la dernière année. En général, les résultats ont été positifs, car l’inflation globale a chuté et les secteurs de l’économie sensibles aux taux d’intérêt sont en baisse. Cependant, la résilience de l’économie dans son ensemble a amené les décideurs à rester mobilisés et vigilants.
Plus d’obstacles pour les décideurs nord-américains
Plus précisément, au Canada, l’augmentation de la création d’emplois reste trop forte pour permettre une baisse significative de l’augmentation des salaires. La tendance à la hausse du revenu des ménages a contrecarré les efforts de la Banque du Canada pour créer un fort mouvement descendant de l’inflation de base. La Banque a ramené les taux du financement à un jour à 4,5 % et a indiqué préférer faire une pause afin d’évaluer les impacts tardifs de son cycle de resserrement des taux. Le secteur des ménages surendettés pesait sur l’esprit des décideurs et est la principale raison de la différence des taux entre le Canada et les États-Unis.
Aux États-Unis, la Réserve fédérale est susceptible d’augmenter les taux d’au moins 50 points de base au début de 2023. La consommation des services, les marchés du travail serrés, les bonnes dépenses en capital et les marchés locatifs solides se sont combinés pour maintenir l’inflation de base bien au-dessus du niveau que la Réserve fédérale juge confortable. D’autres hausses sont donc à prévoir.
Les marchés européens ont beaucoup de chemin à parcourir
En Europe, les subventions gouvernementales ont quelque peu protégé le consommateur contre une augmentation forte des prix de l’énergie à ce jour. Par conséquent, au fur et à mesure que les plafonds de prix sont relevés, cela ajoutera à l’inflation globale des consommateurs. La Banque centrale européenne a commencé son cycle de hausse beaucoup plus tard que ses homologues mondiaux et a encore au moins 100 points de base de plus à faire au cours du premier semestre de cette année.
Au Royaume-Uni, une combinaison de problèmes persistants liés au BREXIT, d’un faible approvisionnement en main-d’œuvre et du niveau de grève le plus élevé en 40 ans a grandement réduit le potentiel de croissance du pays. Ainsi, le risque d’un cercle vicieux entre les augmentations de salaire et l’inflation est très élevé en Angleterre. La Banque d’Angleterre a indiqué qu’elle est près d’un plateau des taux à court terme, mais les marchés ont anticipé encore 75 à 100 points de base de hausse supplémentaire.
Changement radical à l’horizon pour le Japon
Un nouveau gouverneur de la Banque du Japon commence son mandat en avril. La Banque du Japon a mis en place une politique monétaire très assouplie au cours des sept dernières années. Actuellement, la Banque du Japon plafonne les rendements sur 10 ans à 0,5 % (après avoir augmenté ce plafond de 0,25 % en décembre 2022). Cela s’appelle le contrôle de la courbe de rendement et il est devenu intenable, car la Banque du Japon dépense d’énormes sommes d’argent pour maintenir les rendements sur 10 ans sous 0,5 %. On s’attend fortement à ce que le nouveau gouverneur mette fin au contrôle de la courbe de rendement, ce qui entraînerait des changements majeurs dans les flux de capitaux à l’échelle mondiale. Les fonds de capitaux étrangers qui ignoraient les obligations japonaises depuis des années réajusteront leurs stratégies, et les fonds de capitaux japonais chercheront à rapatrier une partie de leurs avoirs en obligations étrangères.
Avancer avec prudence
Nos portefeuilles ont commencé l’année inférieurs à la durée de l’indice de référence et n’ont que récemment ajouté des achats d’obligations du gouvernement. Notre Fonds d’obligations mondiales est toujours sous-pondéré en obligations souveraines du Royaume-Uni et de l’Europe en raison de leur profil de rendement réel moins attrayant. Ces fonds ont augmenté leur position surpondérée dans la dette nord-américaine, le fonds étant globalement inférieur à la durée de l’indice de référence. Nos fonds axés sur les marchés domestiques ont récemment prolongé la durée au-delà de l’indice de référence, les rendements sur 10 ans aux États-Unis ayant dépassé 4 % et approché 3,5 % au Canada. Notre positionnement dans la courbe a favorisé un biais d’aplatissement, mais nos achats étaient dans le secteur de 7 à 10 ans, donc notre biais d’aplatissement est moins prononcé.
Notre point de vue sur le crédit est quelque peu prudent et nous gérons ce secteur de manière plus tactique. Le contexte technique est bon pour le crédit. La dynamique de l’offre et de la demande est en équilibre et devrait le rester. Les rendements tout compris des obligations de qualité supérieure et des obligations à rendement élevé sont à des niveaux attrayants sur une base ajustée au risque. Notre préoccupation découle de la baisse des fondamentaux qui devrait selon nous s’accumuler tout au long de 2023. Au fur et à mesure que l’activité économique diminue, les bénéfices et la génération de flux de trésorerie s’affaiblissent et les mesures de crédit en souffrent. Pour le moment, nous pensons être raisonnablement compensés pour ce risque, mais nous avons l’intention de vendre dans tout rétrécissement important des écarts. C’est exactement ce que nous avons fait au début de janvier, tandis que nous avons réduit certaines obligations émises dans le secteur financier.
Les banques centrales ont fait des progrès dans la réduction de l’inflation globale, mais restent méfiantes de la santé économique globale. Des hausses substantielles des taux d’intérêt sont prévues cette année au Royaume-Uni et au Japon, avec des augmentations modérées des taux prévues aux États-Unis et au Canada. Compte tenu de l’état turbulent du crédit, nous employons une approche plus tactique pour ce secteur.
James a rejoint Gestion mondiale d’actifs CI en 2012 et est un vétéran du secteur avec plus de 20 ans d’expérience dans l’analyse et la gestion des obligations. James continue de diriger les composantes à revenu fixe de nombreux mandats clés de CI, tout en assurant le leadership de la stratégie de répartition d’actifs et la supervision de l’équipe d’investissement. James est titulaire d’un baccalauréat ès arts en économie de l’Université Wilfrid Laurier et détient le titre d’analyste financier agréé (CFA).
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