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Actions nord-américaines : Examiner les implications de DeepSeek et des tarifs

Transcription

Bonjour à tous, Nous sommes le 3 février 2025. Quelle matinée! Je suis Pete Hofstra et je suis venu pour faire le point sur les marchés des actions nord-américains. Eh bien! Il y a tant de choses à dire. Commençons par ce qui est devenu un fait mineur, mais qui a été une affaire importante pendant un certain temps : le résultat d’une entreprise appelée DeepSeek, qui ambitionnait de revoir entièrement la façon dont les modèles d’intelligence artificielle ou GML (grands modèles de langage) étaient créés et déployés, et qui prétendait y être parvenue avec une efficacité extraordinaire. Selon eux, il n’était absolument pas nécessaire d’utiliser le matériel que Microsoft, Amazon, Meta et Alphabet consacraient à cette tâche.

Cette histoire a vraiment secoué le monde de la technologie. Et bien sûr, ce qui apparaît au fur et à mesure que nous creusons l’affaire, c’est qu’ils ont probablement utilisé bien plus de matériel et dépensé bien plus d’argent. Ils ont dépensé beaucoup plus d’argent que ce qui avait été indiqué au départ, et bien qu’il y ait certainement des éléments ingénieux issus de leur approche, ils ont également fait des compromis, notamment en ce qui concerne ce que l’on appelle la sécurité lorsqu’il s’agit de ces robots d’intelligence artificielle. Ces robots sont soumis à des protocoles de sécurité et à un ensemble de tests de sécurité standard. Cisco Systems a fait passer à ce robot un certain nombre de tests de sécurité et a constaté qu’il avait échoué à 100 % d’entre eux. Des compromis ont donc été faits, et c’est Cisco, qui a pu accéder à un vaste ensemble de données utilisées dans leur modèle d’inférence et qui auraient dû rester confidentielles, qui a alerté DeepSeek à ce sujet. Ils ont donc dû modifier le codage et l’infrastructure autour du robot pour s’assurer que les données soient protégées. On peut dire qu’il y a certainement eu, disons, des raccourcis et des compromis nécessaires à faire. Bien qu’il y ait eu, selon moi, des innovations très ingénieuses qui ont été réalisées et qui continueront d’émerger, NVIDIA, avec son propre logiciel, travaille extrêmement dur pour apporter une plus grande efficacité aux cas d’utilisation du GPU. La dimension primordiale de tout cela réside dans le fait que tout produit de base finit par soutenir une multitude d’activités. ll suffit de penser au pétrole. En effet, quand l’efficacité d’un produit s’améliore, la consommation de ce produit augmente. Donc, si le GPU, qui est ici le produit de base soutenant une multitude d’activités différentes, devient plus efficace, sa consommation augmentera. Je pense donc que, dans le cadre d’un investissement, il n’est pas évident que cela ait un impact négatif sur NVIDIA. En revanche, ce que vous pourriez constater, c’est que nos déploiements de cas d’utilisation (notamment ceux qui cherchent à amener ces robots d’IA à la disposition des clients d’entreprise et des consommateurs) pourraient entraîner une baisse des coûts. Il pourrait y avoir des moyens beaucoup plus efficaces de le faire, mais vous allez voir que cela va continuer à évoluer. Je ne pense donc pas que nous soyons à l’écart de cette évolution. Mais vous savez, nous ne l’avons pas considéré comme un événement aussi perturbateur pour le marché qu’il semblait l’être au départ.

Quoi qu’il en soit, passons aux tarifs douaniers. C’est certainement le sujet du jour et le sujet du week-end. Je dirais d’abord que lorsque l’on construit un portefeuille ou que l’on change de portefeuille, il ne faut pas s’ancrer sur un seul pari. Encore une fois, c’est ici qu’il faut penser en termes de probabilités. Prenez en compte une multitude de résultats possibles et ce que chacun d’eux pourrait signifier. Protégez-vous contre les résultats extrêmes, mais soyez également prêts à faire preuve d’opportunisme. Je veux dire par là qu’un grand nombre de choses pourraient être rejetées au fur et à mesure que nous avançons dans ce processus. Et la raison pour laquelle nous disons cela, c’est parce que personne ne sait quel est le véritable plan ici. J’entends par là, qu’est-ce que Trump et l’administration actuelle essaient de faire? Essaient-ils vraiment d’empêcher l’afflux de fentanyl et d’immigrants illégaux aux États-Unis? Vous voyez, il semble que ce soit le prétexte et non pas la raison. Est-ce pour obtenir de meilleurs accords commerciaux avec leurs partenaires à travers le monde? Peut-être. S’agit-il d’un remplacement fiscal dans lequel ils souhaitent réduire les impôts, supprimer les taxes sur les pourboires, réduire l’impôt sur le revenu des sociétés, peu importe, mais auront-ils besoin d’une source de remplacement? Les tarifs douaniers seraient donc une source d’imposition permanente. En ce qui concerne le Canada, s’agit-il de la première tentative de faire de notre pays le 51État, ou s’agit-il simplement d’une série d’incohérences lancées au cours de la campagne qui a contribué à son élection, et qu’il tente maintenant de mettre en œuvre? De toute façon aucune de ces choses n’est vraiment viable. Et peut-être n’a-t-il même pas lu les détails de la plupart des décrets qu’il a signés. Il est donc possible qu’il y ait un haut degré d’incohérence derrière tout cela. Et bien sûr, maintenant que les égos sont en jeu, il se peut que les choses deviennent ridicules à partir de maintenant. Tout cela pour dire qu’il faut faire très attention à ne pas s’ancrer sur un résultat particulier et se protéger contre une diversité de scénarios possibles, ce que nous avons fait dans l’ensemble, y compris avant cette période. Je veux dire par là que nous avons, en quelque sorte, assisté à une forte progression et à un rétrécissement des marchés des actions. Au sein des produits équilibrés et des produits en actions, nous nous sommes repositionnés activement à la fin de l’année dernière et au début de cette année. Nous avions certainement anticipé, et même fait allusion à cela dans ce balado, que les six premiers mois de l’administration Trump pourraient induire une forte volatilité. Nous avons vu qu’ils allaient probablement se lancer à corps perdu dans toutes sortes de tentatives, puis reculer là où cela serait nécessaire à l’approche des élections de mi-mandat dans deux ans, n’est-ce pas? Ils disposent donc d’un certain temps pour mettre en œuvre différentes mesures. Nous avions donc prévu une certaine volatilité sur, je dirais, une large gamme de nos produits, qu’il s’agisse d’options de vente superposées et protectrices, de repositionnements ou encore de la volonté de lever des liquidités. Dans certains cas, cela s’est traduit par des mouvements vers le secteur des soins de santé, qui, selon nous, était survendu, et par de nombreuses actions visant à apporter différents niveaux de protection. Nous avons donc été très actifs dans tous les domaines [enregistrement audio inaudible].

Même au sein des fonds technologiques, nous avons acheté pas mal d’options de vente. Il nous semble que chaque fois que vous pariez sur votre équipe préférée et qu’elle gagne, vous regrettez de ne pas avoir parié davantage. De la même manière, lorsque les choses évoluent dans un sens, vous souhaitez être en position de vous protéger ou de profiter de cette situation. On souhaiterait toujours en faire plus, mais je pense que nous avons été très actifs en nous assurant d’être à la fois bien positionnés pour traverser cette période et pour en tirer profit à terme. Mais ce qui me semble vraiment préoccupant, c’est ce que cela implique. Comment pouvons-nous vraiment nous en sortir? Qu’est-ce que cela signifie pour les relations des États-Unis avec le Canada, et avec toutes les autres régions du monde? J’ai l’impression que cela a un impact négatif important et je ne veux pas entrer dans des considérations politiques ici parce que… Permettez-moi de le dire ainsi. Ce que je souhaiterais pour tout le monde, pour tous ceux qui font partie d’une démocratie, c’est d’être toujours un électeur pivot. Soyez toujours prêt à voter contre ce que vous feriez traditionnellement, peu importe si vous êtes de gauche ou de droite. C’est très bien, mais ce n’est pas le sujet ici. Mais dans une démocratie, il est possible de demander des comptes aux dirigeants, et la meilleure façon de le faire est d’être prêt à aller à l’encontre de ce que l’on ferait traditionnellement, parce que l’on croit que c’est ce qui est le mieux pour le pays à ce moment-là, ou qu’il est important de pouvoir dire qu’au minimum, un dirigeant de qualité est en place pour diriger. Et je dirais que pour beaucoup d’entre nous qui avons suivi Trump tout au long de sa vie de personnage public, disons qu’il a souvent été prêt à adopter des comportements que beaucoup qualifieraient de médiocres. Et je pense que la façon dont cela est actuellement géré, même si les États-Unis cherchent simplement à améliorer leurs relations commerciales, pourrait être bien mieux abordée. La manière dont cela est fait donne l’impression d’une intimidation. Il semble que le fait d’asséner un grand coup de massue dans un premier temps, puis d’être plus rationnel dans un second temps, ne soit pas une bonne façon de faire avancer les choses et je regarde toujours Trump en me demandant : est-il la maladie ou le symptôme d’une maladie? Et on pourrait probablement dire qu’il est davantage le symptôme d’une maladie car une grande partie de la population américaine est lassée de tout ce qui ressemble au statu quo. Les Américains se sentent délaissés et abandonnés, et lorsque je regarde notre système canadien, je constate qu’il y a beaucoup de choses qui ne vont pas au Canada. Nous sommes surtaxés, du moins à mon avis. Et cela, en grande partie, parce que l’utilisation de ces recettes fiscales est très inefficace et nos chiffres de productivité sont catastrophiques. Cela dit, on peut tout à fait défendre l’idée d’un bien commun fort autour de domaines comme les soins de santé et l’éducation, afin de garantir à une grande partie de la population une qualité de vie minimale, qui soit tout à fait acceptable. Et je pense que c’est ce que les États-Unis n’ont pas réussi à faire. Ce n’est pas pour prôner le socialisme, mais je pense qu’il y a une raison liée à la santé globale de la société et à la stabilité géopolitique qui fait que vous souhaitez que toute votre population puisse au moins atteindre une qualité de vie qu’elle puisse apprécier et qui lui permette de penser au-delà de ses besoins immédiats. Je pense que les États-Unis n’ont pas bien réussi dans ce domaine. C’est une raison pour laquelle je pense que nous ne voulons probablement pas maintenir notre souveraineté, mais cela ne signifie pas que nous ne devrions pas demander des comptes à nos dirigeants. Ils ont été bien trop inefficaces avec l’argent des contribuables. Tout cela pour dire qu’à l’approche des élections fédérales, il est important d’encourager tout le monde à être un « électeur pivot », à toujours faire ce qui est juste, ce que nous pensons être juste pour ce pays à ce moment précis, et à toujours s’assurer que nous avons les meilleurs dirigeants possibles, capables de négocier convenablement, tout en étant de bons partenaires pour les autres pays du monde. Nous faisons partie d’une communauté mondiale, et il est essentiel que nous soyons un partenaire actif de celle-ci. La peur résiduelle ici est que cela pourrait finalement aboutir à l’exact opposé de ce que Trump et ses acolytes cherchent à accomplir, à savoir rétablir la domination des États-Unis. Cela pourrait en réalité provoquer un effondrement. En fin de compte, cela pourrait aboutir à des alliances commerciales qui excluent les États-Unis, avec le reste du monde se disant : « Nous avons désormais un ennemi commun, unissons-nous pour essayer de réduire la puissance de cet ennemi commun, et non de la renforcer. » En fin de compte, c’est ce qui pourrait remettre en question le dollar américain en tant que monnaie de réserve, n’est-ce pas? Les États-Unis, bien qu'ils se sentent abusés par ces relations commerciales, sont dans une position extrêmement privilégiée, étant la monnaie de réserve. Il y a donc de nombreux risques que cette approche se retourne contre eux. Mais encore une fois, cela met l’accent sur le fait que nous vivons en démocratie, et nous pouvons en être reconnaissants. Utilisons ce privilège pour faire de notre mieux dans cette situation. C’est peut-être un peu trop pour ce type d’appel. Nous ferons de notre mieux pour naviguer à travers tout cela, et nous vous parlerons dans un mois. Prenez soin de vous.