30 octobre 2023
L’ARC exige des contribuables résidant au Canada (particuliers, sociétés et certaines sociétés de personnes et fiducies) qu’ils remplissent le formulaire T1135, Bilan de vérification du revenu étranger, si le coût total de leurs biens étrangers déterminés (BED) dépasse 100 000 $ (en dollars canadiens) à tout moment de l’année. Le coût est généralement défini comme le prix de base rajusté des biens. L’objectif de cette déclaration est de permettre à l’ARC de mieux suivre et traiter les risques liés à l’observation, et d’aider à lutter contre la fraude fiscale internationale et l’évasion fiscale agressive. Les renseignements à indiquer sur le formulaire comprennent les suivants :
Le formulaire doit être déposé au plus tard à la date d’échéance de la déclaration d’impôt sur le revenu du contribuable. Le défaut de production pourrait entraîner des pénalités de 25 $ par jour jusqu’à un maximum de 2 500 $, avec des pénalités supplémentaires en cas de négligence grave.
Un BED comprend généralement (sans s’y limiter) :
Un BED ne comprend pas :
Étant donné que la plupart des FNB canadiens sont des fonds communs de placement aux fins de l’impôt, ils n’ont pas besoin de produire le formulaire T1135 à l’égard de leurs biens étrangers. De même, comme les FNB canadiens ne sont pas considérés comme des BED, les investisseurs dans les FNB canadiens n’ont pas besoin de déclarer cet investissement dans le formulaire, même si le FNB investit dans des titres étrangers. Pour les Canadiens, l’avantage d’acheter des FNB cotés au Canada plutôt que des FNB cotés aux États-Unis ou des titres étrangers directement, peut se traduire par une simplification de la déclaration d’impôt. Voici un exemple pour illustrer la différence potentielle dans les exigences en matière de déclaration :
Latoya, une résidente canadienne, a acheté le FNB U.S. Total Market, un FNB coté aux États-Unis, pour 75 000 $ ($ CA) plus tôt cette année. Elle a également investi 30 000 $ ($ CA) dans un compte de dépôt aux États-Unis.
Étant donné que le FNB américain et le dépôt américain de Latoya sont des biens étrangers déterminés dont le coût total dépasse 100 000 $ ($ CA), elle doit produire le formulaire T1135 pour l’année et pour chaque année subséquente où elle continue de détenir les biens dont le coût indiqué dépasse 100,000 $. Dans le formulaire, Latoya doit indiquer le type de biens étrangers détenus et le revenu brut provenant (et tout gain découlant de la disposition) des biens. Cela s’ajouterait à sa déclaration de revenus pour l’année. Le défaut de remplir le formulaire pourrait entraîner des pénalités de 25 $ par jour, jusqu’à concurrence de 2 500 $.
Leslie, également résidente canadienne, a acheté cette année 75 000 $ (CAD) du FNB US Exposure Market de Defensive Equity ETF, un FNB coté au Canada avec une exposition au marché américain. En même temps, elle a acheté 30 000 $ ($ CA) du FNB Épargne à intérêt élevé de DEF.
Leslie n’est pas tenue de déposer le formulaire T1135, car ses placements ne sont pas considérés comme des biens étrangers déterminés à ces fins.
En vertu des règles fiscales canadiennes, les particuliers sont réputés avoir disposé de leurs actifs au moment du décès. Il en résulte souvent un revenu ou des gains en capital pour l’année du décès et une obligation fiscale connexe dont la succession du défunt est redevable. Toutefois, les règles fiscales américaines n’appliquent pas de disposition présumée au moment du décès. Au lieu de cela, les États-Unis appliquent un impôt sur les successions à des taux progressifs basés sur la juste valeur marchande du patrimoine d’une personne au moment de son décès.
L’impôt américain sur les successions s’applique normalement aux personnes américaines (sur la base de leur patrimoine mondial) et aux personnes non américaines (sur la base des biens situés aux États-Unis). Les personnes américaines comprennent normalement les résidents américains, les détenteurs d’une Carte verte et les citoyens américains, quel que soit leur lieu de résidence. Le tableau suivant indique les taux progressifs de l’impôt américain sur les successions pour 2023.
Succession imposable | Impôt sur les successions | ||
---|---|---|---|
Expéditeur (US $) | Destinataire (US $) | Impôt sur la partie inférieure de la fourchette (US $) | Taux sur l’excédent |
0 | 10 000 | 0 | 18 % |
10 000 | 20 000 | 1 800 | 20 % |
20 000 | 40 000 | 3 800 | 22 % |
40 000 | 60 000 | 8 200 | 24 % |
60 000 | 80 000 | 13 000 | 26 % |
80 000 | 100 000 | 18 200 | 28 % |
100 000 | 150 000 | 23 800 | 30 % |
150 000 | 250 000 | 38 800 | 32 % |
250 000 | 500 000 | 70 800 | 34 % |
500 000 | 750 000 | 155 800 | 37 % |
750 000 | 1 000 000 | 248 300 | 39 % |
1 000 000 | et plus | 345 800 | 40 % |
Certaines déductions et crédits peuvent être utilisés pour réduire ou éliminer une obligation fiscale sur les successions aux États-Unis (y compris une déduction et un crédit matrimoniaux pour les couples). L’un des crédits les plus importants pour les personnes américaines est le crédit unifié qui, pour 2023, élimine les droits de succession américains pour les successions imposables jusqu’à 12,92 millions de dollars américains. Les résidents canadiens qui ne sont pas des personnes américaines ont droit au même crédit unifié que les personnes américaines, mais il est calculé prorata de la valeur des actifs situés aux États-Unis par rapport aux actifs mondiaux au moment du décès. En d’autres termes, tant pour les personnes américaines que pour les Canadiens qui ne sont pas des personnes américaines, les droits de succession américains peuvent s’appliquer lorsque la valeur de leur succession dépasse 12,92 millions $ US (2023) au moment du décès. En outre, pour les Canadiens, une déclaration d’impôt sur les successions aux États-Unis est normalement requise lorsque les biens situés aux États-Unis dépassent 60 000 $ US, même si la succession peut ne pas être soumise à l’impôt sur les successions en raison de l’exemption proportionnelle de 12,92 millions de dollars américains. Lorsqu’elle est exigée, la déclaration doit normalement être présentée neuf mois après la date du décès, sous peine de sanctions en cas de non-respect.
Pour les personnes non américaines, l’impôt américain sur les successions ne s’applique qu’aux biens situés aux États-Unis, c’est-à-dire aux biens situés aux États-Unis :
Les éléments suivants sont généralement exclus du calcul de l’impôt sur les successions aux États-Unis pour les personnes non américaines :
Les FNB canadiens peuvent être un moyen efficace pour les Canadiens qui ne sont pas des personnes américaines d’être exposés aux marchés américains sans avoir à payer d’impôt sur les successions aux États-Unis. Alors que les titres américains, y compris les FNB américains, sont des biens situés aux États-Unis et assujettis à l’impôt successoral américain, les fonds communs de placement canadiens, y compris les FNB canadiens, échappent à cet impôt. Examinons un exemple convaincant :
Émilie, une Canadienne célibataire, est décédée en 2023. Au moment de son décès, elle possédait un portefeuille de FNB américains et d’actions américaines d’une valeur de 1,2 million de dollars américains et des biens situés en dehors des États-Unis d’une valeur de 14 millions de dollars américains, soit une succession totale de 15,2 millions de dollars américains. L’impôt net sur les successions aux États-Unis d’Emily serait calculé comme suit :
Impôt successoral sur 1 200 000 $ (tous les chiffres sont en dollars américains) : | |
| 345 800 $ |
| 80 000 $ |
Total des impôts avant le crédit unifié | 425 800 $ |
Moins : Crédit unifié calculé au prorata (1 200 000 $/15 200 000 $ x 5 113 800 $2) | 403 721 $ |
impôt successoral net américain en 2023 | 22 079 $ |
En revanche, si Émilie avait investi dans les actifs américains par le biais de FNB canadiens, elle n’aurait pas à payer d’impôt successoral américain pour l’année de son décès, et sa succession n’aurait pas à remplir de déclaration d’impôt successoral américain en son nom. Ces deux situations hypothétiques illustrent le contraste entre les obligations fiscales et fournissent de la nourriture pour la réflexion lorsque les Canadiens cherchent à être exposés à des actifs liés américains.
1 Les commentaires font référence aux impôts successoraux fédéraux américains. Les impôts successoraux au niveau de l’État, le cas échéant, dépassent la portée de cet article.
2 Montant du crédit qui exempte une succession de 12,92 millions de dollars américains de l’impôt successoral américain.
Au fil de sa carrière, il a gravi les échelons dans les domaines de la planification fiscale, successorale et financière, et aussi dans le domaine bancaire et de l’analyse des titres. Il a réussi plusieurs cours axés sur la fiscalité, les titres, l’investissement dans les fonds communs de placement, l’assurance et la planification successorale. Wilmot détient un baccalauréat spécialisé ès arts en mathématiques pour les affaires de l’Université York. Il est aussi planificateur financier agréé (CFP), spécialiste en fiducie et en succession (TEP), assureur-vie agréé (CLU) et spécialiste en assurance maladie agréé (CHS). Depuis 2001, Wilmot a consacré son temps à guider les conseillers financiers sur les questions de planification fiscale et successorale par le biais de présentations, de conseils personnalisés et de communications marketing. Il a figuré dans plusieurs publications financières, notamment le Globe and Mail, le National Post, Advisor.ca et Investment Executive. En outre, Wilmot a fait des présentations pour The Financial Advisors Association of Canada (Advocis), la Society of Trust and Estate Practitioners (STEP) et l’Institute of Advanced Financial Planners (IAFP). Dans ses temps libres, Wilmot aime faire du sport, voyager et passer du temps avec sa famille et ses amis..
AVIS IMPORTANTS
Cette communication est publiée par Gestion mondiale d’actifs CI (« GMA CI »). Tous les commentaires et renseignements contenus dans cette communication sont fournis à titre de source générale d’informations et ne doivent pas être considérés comme des conseils personnels en matière d’investissement. Les données et les renseignements fournis par GMA CI et par d’autres sources sont jugés fiables à la date de publication.
Certains énoncés contenus dans la présente sont fondés entièrement ou en partie sur de l’information fournie par des tiers, et GMA CI a pris des mesures raisonnables afin de s’assurer qu’ils sont exacts. Les conditions du marché pourraient varier et donc influer sur les renseignements contenus dans le présent document.
L’information contenue dans ce document ne constitue pas des conseils juridiques, comptables, fiscaux ou d’investissement et ne devrait pas être considérée comme telle. Il convient de consulter des conseillers professionnels avant d’agir en fonction des renseignements contenus dans cette publication.
Le contenu de ce document ne peut, en aucune manière, être modifié, copié, reproduit, publié, téléchargé, affiché, transmis, distribué ou exploité commercialement. Vous pouvez télécharger ce document aux fins de vos activités à titre de conseiller financier, à condition que vous ne modifiiez pas les avis de droit d’auteur et tout autre avis exclusif. Le téléchargement, la retransmission, le stockage sur quelque support que ce soit, la reproduction, la redistribution ou la nouvelle publication à n’importe quelle fin sont strictement interdits sans la permission écrite de GMA CI.
Gestion mondiale d’actifs CI est le nom d’une entreprise enregistrée de CI Investments Inc.